«Votez pour le #Brunetmetrie : J'en ai marre du discours sur la souffrance au travail. Pour moi, le travail, c'est la liberté et le bonheur ! » Ah oui ?

"La valeur travail n'a jamais été aussi forte" et bizarrement? (Voix du Nord du 14 avril 2017)

 

Ou encore le sondage d'Eric Brunet du 16 mai 2017 me rend très perplexe : «Votez pour le #Brunetmetrie : J'en ai marre du discours sur la souffrance au travail. Pour moi, le travail, c'est la liberté et le bonheur ! » - Éric Brunet 16 mai 2017.

 

Éric Brunet est attaché à la « valeur travail » qu’on nous rabâche depuis des années sous prétexte que les français en général ne travailleraient pas assez, malgré leur forte productivité horaire. Les libéraux en tête érigent en valeur universelle et incontournable le travail. S’il s’avère qu’il est sans doute incontournable ou tend à le devenir, le travail constitue-t-il une valeur morale ?

 

Etre heureux, tout le monde est pour, mais travailler c’est loin d’être partagé par tous. Qu’est ce qui fait courir les salariés (pour faire simple) au travail?

 

Est-ce après le travail ? C’est ce que voudrait le directeur, le responsable de manière générale mais la réponse est non. Le travail, par définition, ce n’est pas une fin en soi, c’est un moyen et comme tout moyen, il est destiné à satisfaire un but et donc à servir autre chose qu’à lui-même.

 

Est-ce que nous courons après la morale? La vertu? La réponse, de nouveau, est non. La « valeur travail » si elle existe est une valeur marchande. C’est pour ça que la paie va de pair avec le travail. On ne nous paie pas pour être juste, serviable, généreux ou gentil (que sais-je encore). Une valeur morale n’est pas à vendre, ça n’a pas de prix. Le travail n’est donc pas une valeur morale.

 

Même dans les évangiles, il n’est pas écrit « travaillez les uns les autres comme votre père au ciel travaille ». Dans ces écrits il est juste question d’amour, une valeur morale. On pourrait dire, « oui mais il est écrit dans la Bible qu’il faut gagner son pain à la sueur de son front ». Soit. Il s’agit évidemment du travail, c’est un châtiment (celui après le Péché Originel). Ce serait paradoxal et curieux d’ériger un châtiment en valeur morale.

 

Alors qu’est-ce que nous fait courir vers le travail? L’argent? Pour une part au moins, bien-sûr. Mais ça ne suffit pas à la motivation. On travaille pour le salaire (ou ses variantes) mais si on arrête d’être payé, on ne travaille plus. C’est clair.

 

Alors pourquoi ici plus qu’ailleurs? Si un salarié travaille et reste chez son employeur, c’est qu’il y trouve une part de plaisir, une part de bonheur.

Qu’est-ce qui nous fait courir les un.e.s et les autres? Ce n’est pas le travail, ce n’est pas la morale, ce n’est pas seulement l’argent, nous courons surtout après le bonheur.

 

Ainsi si un individu travaille et ne sent pas bien dans sa fonction, ce n’est pas par manque de travail puisqu’il en a, ce n’est pas pour la morale, le travail étant amoral, ce n’est pas pour l’argent la plupart du temps, c’est donc qu’il est malheureux dans l’exercice du travail et que celui-ci ne le rend pas heureux.

 

« Le bonheur est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre » - Blaise Pascal

 

À ces principes, se confrontent les réalités conjoncturelles et la concurrence dans le monde du travail qui empêchent la liberté puisque la liberté suppose dans ce domaine que nous soyons les seuls décideurs du travail que l’on exerce, ce qui n’est absolument pas le cas.

 

Le travail n’est pas une valeur morale. Par principe, nous travaillons, même inconsciemment, par recherche du bonheur mais surement pas de la liberté. Viennent ensuite des facteurs limitatifs qui eux se multiplient dans le temps.

 

 

Le travail, c’est la liberté et le bonheur, même quand on pose des tuiles pendant 8h par jour sous 35°c comme sous -10°c?

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